LES AGENCES DE NOTATION FINANCIÈRE
Ce matin (27 avril 2010) j'entendais à la radio comme une information importante que l'agence FITCH RATING avait changé sa cotation sur la fiabilité financière de la Grèce en la rétrogradant à la note codée "BBB+". En clair, cela signifie que ce pays éprouvant des difficultés à rembourser ses créances ne pourra plus guère emprunté auprès des investisseurs ou alors à un très fort taux d'usure pour boucler son budget.
Il est vraisemblable que d'autre pays se verront concernés par ces notations catastrophiques. Il est question du Portugal et de l'Italie et de l'Espagne.
Pour l'Italie, tout le monde savait. Pour le Portugal et l'Espagne, c'est une surprise. Surtout pour l'espagne; victime d'une trop importante spéculation immobilières et de corruption. Plus de 200 personnalités politiques seraient poursuivies en justice.
Mais pour l'instant la France n'est pas citée. C'est une chance, mais c'est surprenant. En fait, après une courte investigation, j'ai découvert que la France bénéficie toujours d'une très bonne réputation auprès de ces agences de notation financière.

En ce samedi 29 mai 2010 de mise à jour, c'est au tour de l'Espagne de subir les foudres des ANF. Avec toutes les conséquences que cela va apporter sur les citoyens espagnols déjà fortement touchés par le chômage.
Et en ce qui concerne la France? Pourquoi, avec cette dette publique énorme, pourquoi n'est-Elle toujours pas concernée? Un grand mystère qui s'explique par l'empirisme de la notation.
C'est bizarre, compte tenu de l'énormité de la dette publique. Mais en définitive, réjouissons nous et clamons comme s'écriait Laetitia Bonaparte à propos de l'avènement de son fils: « pourvu que ça dure! »
Depuis la crise financière de 2008 les pays occidentaux sont entrés dans une période d'apocalypse économique dans laquelle un certain nombre de révélations risquent de plonger le libre échange libéral dans un chaos final.
Une des révélations qui doit venir à la conscience des humains prochainement concerne les agences de notation, leurs créations étonnantes et leurs pouvoirs exorbitants sur les destins des nations.
Mais que sont donc ces agences de cotation financière?
Par curiosité, voici ce que Wikipédia affiche comme définitions sur les agences de notation.
Le rôle des agences de notation dans la réglementation bancaire Bâle 2.
Dans la règlementation bancaire dite Bâle 2, la méthode dite "standard" autorise les banques à avoir recours aux notes des agences de rating pour déterminer le niveau de fonds propres approprié. Pour que les banques puissent utiliser le rating d'un organisme externe, il faut que celui-ci soit agréé. On parle alors d'une "external credit assessment institution" (ECAI).
Les agences agréées doivent remplir certains critères.
- L’objectivité : elle doit être démontrée empiriquement. Les méthodes de notation doivent être rigoureuses, systématiques et pertinentes.
- L’indépendance : les agences de rating ne doivent pas être des institutions publiques, ni compter des banques dans leur actionnariat. Cela amènerait des conflits d’intérêt nuisible à un jugement indépendant et objectif.
- La transparence : les notes doivent être accessibles à tous. Cela ne veut pas dire pour autant que l’accès est gratuit.
- L’information du public : cette exigence va de pair avec le devoir de transparence.
- Niveau de ressources suffisant : les external credit assessment institutions doivent disposer des ressources financières et humaines pour mener à bien leurs missions. Il leur faut des experts des secteurs dans lesquels elles interviennent pour attribuer une note bien fondée.
- Crédibilité : la crédibilité est le résultat du respect de tous les critères précédents. C’est le niveau de confiance que font les tiers aux agences de notation.
Ces critères sont difficiles à remplir. Cela peut expliquer la prépondérance des trois agences globales.
Il est quand même assez surprenant que l'ensemble des acteurs politiques comme économiques puissent se contenter de critères aussi flous et pleins de contresens pour créer des agences de notation sensées être des arbitres et apporter un peu de clarté dans une économie libérale devenue aujourd'hui mondiale.....et en crise..
L'autre constatation, c'est la défiance constante des milieux économiques libéraux vis à vis des états et de la démocratie considérés comme économiquement liberticides. Mais en fait il faut comprendre qu'à leurs niveaux, les financiers, homme d'affaire et industriels considèrent que les états sont les empêcheurs d'opérer leurs petites magouilles entre amis.
Quelques commentaires:
- 1.Objectivité: Ainsi l'objectivité des sociétés de notation doivent être démontrée empiriquement: Les trois critères retenus sont la rigueur, la pertinence et le systémisme. En revanche le critère d'honnêteté ne paraît pas indispensable à la mission de ces sociétés de cotation. C'est normal parce qu'elle ne peut pas être garantie. Nous verrons plus loin pourquoi.
- 2.Indépendance: Déclarons que, selon les économistes, ne peut se réclamer comme indépendante, que les institutions qui n'entent pas sous la coupe d'un contrôle parlementaire, ce qui serait considérée par les acteurs économiques comme une ingérence insupportable dans leurs affaires des pouvoirs politiques. « Nous, capitaux privés et spéculatifs, devons être les seuls a édicter des règles de fonctionnement de l'économie que nous avons érigée» ont décidé les grands financiers comme les Rotschild et autre Rockfeller. En clair, moins d'état, plus d'affaires juteuses.
Mais ce n'est pas tout, l'indépendance d'une entreprise privée ne peut être garantie du fait qu'elle doit fonctionner sous ses propres ressources donc à maintenir un chiffre d'affaire à travers un marché, ce qui oblige la recherche permanente d' une clientèle. Donc la pérennité de ces entreprises privées particulières dépend de la qualité des prestations qu'elles offrent vivent donc de leurs réputations.Les agences craignent donc plus que tout une défiance des milieux économiques et la remise en cause de leurs notations par des clients peu satisfaits des résultats mais influents.
Par conséquent, les agences de notation ne fonctionnent pas en toute indépendance des pouvoirs économiques pour le plus grand bien du libéralisme.
- 3.La transparence: La transparence ne peut être garantie que dans la mesures ou les critères d'attributions des notes sont clairs, incontestables procédant d'une logique scientifique incontestable. L'empirisme est la plus grande ennemie de la transparence et comme certainement la procédure d'attribution doit intégrer de critères environnementaux non scientifiques comme la confiance accordée à la gestion du budget, à la cohésion sociale de la population, à la conformité de la politique du pays à l'économie libérales, nul doute que les notation ne sont pas exécutées en toute transparence.
Rien n'est moins transparent que l'empirisme.
Tout cela n'est pas sérieux.
- 4.L'information du public: Comme les agences de notations sont des sociétés privées avec des exigences de rentabilité, cette information du public est payante. En clair, les citoyens de bases qui ne disposent pas de ressources suffisantes n'ont pas accès à cette information. L'information est donc sélective et non pas totale. C'est un déni de liberté flagrant.
- 5.Niveau de ressources suffisant. Les ressources humaines exigées dépendent directement des ressources financières et le capacité de rémunérer correctement des experts en économie donc des recettes de ces agences. La dépendance de ces agences vis à vis du marché est donc absolument évidente.
Et ce pose donc cette question: Comment attribuer une mauvaise note à un client qui va recevoir une facture? Cette question ne concerne pas que les agences de notation financière. La sécurité maritime rencontre le même souci majeur avec les société de classification des navires dont le dysfonctionnement dans l'attribution des cotatiosi s'est si brillamment illustré lors du naufrage du pétrolier Érika en décembre 1999. Ce navire détenait tous ses documents nautiques parfaitement en règle.
Conclusion:
Nous entrons dans une période charnière au cours de laquelle toutes les incohérences de nos sociétés dites d'économie libérales vont sauter à la figure des peuples.
Et ce pose cette très grave question: Les agences de notation financières n'ont -elles pas pour mission officieuse d'optimiser artificiellement les notes de confiance envers des pays comme les État Unis d'Amérique ou la France dont les dettes publiques explosent afin d'éviter les banqueroutes et la déroute du libéralisme?
Dans quelles conditions ces agences de notation maintiennent-elles les pays dans les catégories les plus hautes? Vraisemblablement en fonction des politiques libérales pratiquées par les gouvernement de ces pays avec pour résultat de sanctionner les politiciens qui auraient voulu, horreur suprême, mettre en place une économie solidaire.
De plus, l'indépendance des entreprises privée vis à vis des financiers reste à prouver. Donc les sociétés de notation sont certainement affiliées à des syndicats ou des organisations nationales comme le Medef en France, ou internationale comme l'OMC. Il est certain que ces organisations veillent jalousement au bon respect des règles de la concurrence et du libre marché.
Sans parler ouvertement de complot, on peut légitiment soupçonner les financiers de tous les pays de se concerter pour maintenir l'économie libérale en sursis.
La plus grave erreur des responsables politiques est d'avoir privatisé les banques centrales en les libérant de toute contrainte d'état.
Les citoyens vont en payer le prix fort.Chômage et misère se profilent donc à l'horizon.