30 avril 2011
IL FAUT RÉTABLIR LA CONSCRIPTION
Il est vrai que l'objectif premier du site "etat-previdence.fr" était de participer au développement d'une nouvelle société articulée autour du concept de l'État Providence. Jusqu'à aujourd'hui nous avons concentré nos discours sur des sujets de société que sont la politique, l'économie, la laïcité, le nouveau savoir, l'identité nationale, l'immigration et les services publics. Il est temps pour nous de rétablir l'équilibre et de nous pencher sur un domiane important pour tout État Providence qui est la Défense de notre territoire et du rôle essentiel de l'armée dans la vie citoyenne.
 Dans un souci de modernité, on pourrait étendre la conscription aux femmes.
A nos âges, tous les membres de notre groupe ont participé à la conscription et en ont retiré des expériences et des avis divers. Pour certains, comme votre serviteur, le service militaire a été une expérience enrichissante à plus d'un titre. J'y ai rencontré des militaires de carrière exceptionnels et ....des cons. Comme partout dans la société et dans tous les grades. La suspension de la conscription voulue par le président Jacques Chirac représente pour nous une ineptie supplémentaire à mettre sur son compte car elle a participé très activement au démantèlement de la Nation et l'État Providence.
L'armée joue un rôle essentiel dans la vie d'une nation sur les plans économiques, sociaux et moraux. C'était d'ailleurs, pour beaucoup d'appelées, également un tremplin social, l'occasion d'acquérir de nouvelles compétences et de passer des permis poids lourds, par exemple. Le fait de participer à des entraînements et des missions collectives ne peuvent que renforcer la cohésion nationale alors que l'absence de service militaire obligatoire laisse la bride sur les cous aux individualismes de toutes sortes et donc aux communautarismes.
citations: extraits du rapport de la Cours des Comptes
Le principe de suspendre progressivement la conscription dans l’armée française a été arrêté en conseil de défense le 23 février 1996. La mise en oeuvre de cette réforme a été l’enjeu des six années qui suivirent.
De 1997 à 2002, le ministère de la défense a organisé, suivant un processus temporellement et financièrement précisément défini, l’abandon progressif de la conscription, la professionnalisation des forces et l’adaptation de leur format.
A la fin de l’année 2002, la professionnalisation des armées peut être considérée comme achevée dans la mesure où les armées ne comptent plus aucun appelé dans leurs rangs et parce que le modèle des effectifs professionnels fixé est dorénavant réalisé à plus de 99 %.
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la professionnalisation aura eu un impact très variable suivant le niveau de professionnalisation antérieur de chaque armée. Sa mise en oeuvre s’assimile à un bouleversement pour l’armée de terre dont l’effectif était constitué à part pratiquement égale de professionnels et d’appelés alors que son effet aura été plus réduit sur les autres armées.
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b) Une ressource aux compétences diversifiées
Les emplois confiés aux appelés couvraient presque l’ensemble du spectre des spécialités existantes dans les armées et leur importance était primordiale dans certains services qui se trouvent en grande difficulté, du fait de la disparition de cette ressource. C’est le cas notamment du service de santé des armées dont la Cour a déjà souligné la situation préoccupante en termes d’effectifs. Ce service employait en
effet 4 500 appelés, dont 835 appelés médecins qui représentaient 25 % de l’effectif de cette catégorie. Or, la diminution du nombre de médecins n’a pas été compensée par une réduction équivalente de la clientèle.
Dans d’autres services, les appelés apportaient un « plus » qui fait défaut dorénavant, sans que la structure en ait été bouleversée pour autant. Tel est le cas, dans les établissements de la délégation générale
pour l’armement (DGA) où les appelés, scientifiques du contingent titulaires pour la plupart de diplômes de troisième cycle universitaire ou de diplômes d’ingénieurs, exerçaient dans les secteurs de la recherche et
de l’enseignement.
 Quand on pense que le porte-avions FOCH a été désarmé par manque d'effectifs, il y a de quoi crier au scandale. Décidemment l'histoire de la 5ème république sera marquée par l'impéritie de beaucoup de ses présidents.
C’est principalement dans les armées et la gendarmerie que le poids et le rôle des appelés, tant numériquement que fonctionnellement, étaient les plus importants. Pour l’armée de terre et la marine nationale, les appelés pouvaient concourir directement à la mission de combat, qu’ils soient affectés dans des régiments (dont certains étaient totalement ou partiellement composés de conscrits, hors encadrement supérieur), ou qu’ils servent sur des bâtiments de la flotte qui constituent des unités opérationnelles à part entière. Pour ces deux entités, la nécessité de modifier le format de l’armée elle-même s’est avérée indispensable.
Pour l’armée de l’air et la gendarmerie nationale, les paramètres différaient dans la mesure où la technicité de l’une conduisait à une affectation des appelés dans des tâches de soutien (protection, soutien de l’homme) et le cadre réglementaire de l’autre (habilitation d’officier de police judiciaire, exclusion des opérations de maintien de l’ordre) cantonnait l’emploi des appelés dans des tâches auxiliaires. Cependant, pour ces deux autres forces armées, la nécessité de trouver un palliatif à la disparition des appelés s’est avérée aussi importante que pour la marine et l’armée de terre dans la mesure où les appelés accomplissaient des tâches
indispensables au soutien de l’activité opérationnelle des unités et assuraient, pour ce qui concerne la gendarmerie, des missions opérationnelles.
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Les autres armées ont vu également leur format diminuer, à un moindre degré toutefois. La Marine a dû désarmer une vingtaine de navires dont 10 de manière anticipée, incluant notamment le porte avions « Foch », ainsi que plus de 20 unités majeures (flottilles de l’aéronautique navale, unité d’état-major et base aéronavale). L’armée de l’air, pour sa part, a vu fermer définitivement dix bases aériennes (dont deux avec plateforme aéronautique) sur les 42 existantes en 1996 ; 5 d’entre elles ont été transformées en détachement air, et une vingtaine d’unités, dont une région aérienne sur les trois existantes en 1996, ont disparu. Enfin les services interarmées (service des essences et service de santé) ainsi que les organismes de la délégation générale pour l’armement ont également resserré leur dispositif territorial.
La gendarmerie nationale, compte tenu de ses missions en matière de sécurité intérieure, a été la seule force à voir ses effectifs augmenter.
Toutes les composantes du ministère ont ainsi été touchées par des transferts, restructurations et réorganisations des unités maintenues.
b) Une nouvelle répartition des effectifs par catégories
Le processus de professionnalisation a conduit également à modifier structurellement le profil des personnels employés dans les
armées.
A l’annonce de la suspension de la conscription, chaque armée a procédé à une analyse des postes occupés par les appelés afin de déterminer les possibilités de réaffectation de ces tâches au personnel
existant ou la nécessité de procéder au recrutement de nouveaux personnels. Ainsi les 201 498 appelés ont été remplacés par du personnel professionnel avec un taux de remplacement proche d’un pour trois, soit
68 623 recrutements complémentaires. Cependant cette substitution ayant été accompagnée de redéploiements de compétences et d’une évolution des organisations, l’encadrement a été diminué de près de 15 000 cadres,
officiers et sous-officiers.
Voici le lien vers le réapport complet en format PDF:
Bref, tout cela ressemble à un bilan catastrophique d'une mesure présidentielle qui n'a pas été suffisamment soupesée et probablement inspirée par l'idéologie libérale ou un souci d'économie, ou pire encore, par électoralisme. Mais c'est une décision qui se révèle lourde de conséquences en matière de défense nationale. La réputation de la France n'en sort pas grandie.
C'est pour cela que dans nos 179 propositions de gouvernement nous proposons un retour à la conscription. Non pas une service civique, mais un véritable service militaire dédié à la défense de la Nation.
Le retour à la conscription n'est pas forcément la solution idéale pour redonner à l'Armée Républicaine française sa puissance d'antan. Il est indispensable de bien peser les conséquences que poseraient dans la vie civile le retour au service militaire obligatioire. Mais nous pensons pas, a contrario du programme officiel de Marine Le Pen, qu'il faille introduire la notion de service vivique volontaire. Car les citoyens français ont malheureusement besoin de la coercicion républicaine pour surpasser ses réticences.
Toujours est-il qu'il est indispensable de mesurer toute l'importance des appelés dans l'organisation de la Défence Nationale de la France.
Notre Nation, la France, risque donc de mourir du fait, en association avec d'autres crises, de la suspension de cette conscription. Il serait urgent de la rétablir.
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