FME: UN FONDS POUR LES PAYS SANS FONDS.
On peut accorder une grande confiance dans la capacité des banquiers et des grands financiers internationaux, apôtres et pères du libéralisme, à maintenir coûte que coûte en réanimation un système économique édifié à leurs convenances qui leur a procuré tant richesses. Économie libérale basée sur la compétition érigé en système universel d'évolution par la sélection, qu'ils voudraient bien conserver tant ils sont friands d'exploiter leurs semblables. Même si, en effet, le libéralisme a été un énorme moteur d'évolution pour l'humanité grâce aux développements de la technologie et de la recherche scientifique, ce système économique a atteint aujourd'hui ses limites. La crise économique que les pays occidentaux, dits riches, subissent en ce moment provient de la saturation de leurs marchés intérieurs. Selon le principe mathématique qui affirme qu'on ne peut contenir un système en expansion dans un monde(contenant) clos.

Une chimère morte née qui de toute façon arrive trop tard.
S'il reste encore des marchés non matures ce sont dans les pays émergents. Pour le moment, car dans ces pays également, et à condition que les ressources planétaires le permettent (ce qui est invraisemblable), les développements économiques atteindront leurs limites dans un délai assez court.
La crise financière a été le symptôme le plus dur et le plus évident du début de récession dû à la saturation des marchés. Car, c'est à travers les produits financiers toxiques que les institutions de crédits et les banques ont maintenu artificiellement une croissance économique qui ne fonctionnait plus sur de bases solides.
Comme l'idéologie néolibérale les a conduit à réduite l'État providence a sa plus simple expression par les privatisations des industries publiques et du patrimoine de l'État, les dirigeant politiques ont préféré puiser dans les finances publiques pour sauver de la faillite des institutions financières privées et, de ce fait, d'une mort certaine le libéralisme mondial. En refusant les nationalisations des bénéfices, tous les dirigeants politiques étant les otages de la finance internationale, ont choisi délibérement d'appauvrir durablement leurs états.
La conséquence de ces décisions politiques irresponsables, dictées par un refus d'affronter la réalité cruelle des difficultés économiques, prises par l'ensemble de la classe politique, laquelle s'accroche déséspérément à la croyance de la croissance, comme un fidèle priant son Dieu, ce sera prochainement une explosion des dettes nationales avec en corrolaire la banqueroute de nombreux états.
L'énormité des déficits publics interdit maintenant aux dirigeants de ces nations endettées d'élaborer des programmes de relance économique audacieux, déjà improbables par nature. Alors il semblerait que les destins soient fixés. La crise n'a pas fini de nous empoisonner l'existence.
Pour autant la crise financière internationale a le dos large. Elle est loin de représenter l'unique cause de l'énormité des dettes publiques. Il y a longtemps que l'économie mondiale est entrée en récession générant de nombreuses fermetures d'entreprises ou des délocalisation de productions industrielles. Aucun pays démocratique n'a voulu reconnaître les difficultés à maintenir en leur sein des emplois productifs. Parce que pour se faire élire, il faut rassurer les électeurs. Et le fait masquer la réalité, de brandir la méthode Coué comme une vérité intangible a plongé durablement la démocratie dans une zone d'ombre.

Le Fonds Européen pour la Stabilité Financière dispose de 440 milliards d'€. D'accord, mais d'où vient l'argent? Tous les pays sont endettés alors il est légitime de se poser la question.
Pour se faire élire les candidats n'avaient pas d'autres solutions que de proposer des programmes optimistes s'articulant autour des prévisions de développements industriels irréalistes, en décalage avec la croissance économique réelle. C'est ainsi que des pays comme la France , ont commencé il y a très longtemps à grever durablement leurs finances publiques en empruntant massivement pour boucher les déficits public et faire face à leurs promesses.
C'est pourquoi et de toute évidence il n'y a pas que la Grèce qui ait magouillé ses comptes publics. L'Italie, l'Espagne, le Portugal , l'Angleterre et naturellement la FRANCE sont compromis dans ce genre de pratiques budgétaires, qui se révèleront comme autant de bombes à retardement très destructrices.
Le FME représente donc une très astucieuse suggestion qui arrive mlaheureusement trop tardivement et se révèle impossible à mettre en place. Comme c'est dommage. Personne n'y avait pensé jusque alors parce que c'était impossible à concevoir dans le cadre de la mondialisation de l'économie et de l'idéologie de la concurrence non faussée. Il existe en effet plusieurs objections à la réalisation d'un fonds monétaire européen. Les voici:
- Contitutionnellement, l'Union Européenne s'est construite sur le principe que les états membres sont seuls et uniques responsables de leur dette.
- Sur un plan purement libéral, l'intronisation d'un FME ruinerait le principe sacré de la concurrence non faussée. En effet, si des pays en grande difficulté budgétaire comme la Gréce pouvaientt bénéficier de prêts à taux bonifiés, quid des autres pays?. Le FME exploserait donc à peine créé. Et bien, non le FME n'a pas explosé car il a été remplacé par le FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) suivant la même démarche. Car la crise risque d'exploser à la manière d'une épidémie microbienne lorsque l'hygiène fait défaut. Dans la monde de la finance c'est la morale qui tient lieu d'hygiène. Or ce monde est moralement malsain.
- Enfin budgétairement: Pour constituer un fonds, il faut de l'argent. Argent qui proviendrait d'où ? Puisque la majorité des nations sont endettées et ne disposent plus de fonds propres ou de réserves en devises.? Grave question qui n'a pas été encore posée, si j'en crois les articles lus ici où là.
Sauf à puiser dans les capitaux privés, il n'est guère possible de compter sur les états lourdement endettés. Et il n'est pas certain que les investisseurs privés soient suffisamment rassurés pour entrer dans une danse qui s'apparante plus à une gigue branlante qu'à une valse langoureuse.
La construction d'un FME impliquerait la réforme du fameux Traité Constitutionnel Européen ainsi qu'une renégociation du traité de Lisbonne. Traité de Lisbonne qui pour le moment protège de nombreux pays comme la France de la banqueroute en leur accordant le droit à un taux d'endettement de leur finances publiques supérieur aux critères de Maastricht. Un traité devenu intouchable pour le moment sous peine d'introduire de l'instabilité financière au sein de l'Europe.
Pour conclure, il faut bien se rendre compte que nous allons vivre prochainement un chaos financier sans précédent. Vous qui lisez ces lignes, débarrassez vous aussi tôt que possible de vos épargnes en obligations d'état.
Alors, pour le FSE, c'ést bien d'y avoir pensé. On verra à l'usage si cette nouvelle institution pourra maintenir la stabilité économique de l' Europe.
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